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1) Liaison avec le bombardement de Guernica
Dans le domaine de la littérature, Paul Eluard fut le principal poète qui réagit face au bombardement de Guernica.
En effet, il exprima sa révolte avec un poème intitulé « La victoire de Guernica », paru dans la revue Cahiers d’Art.
Comme la toile Guernica de Picasso, le poème se termine par un cri d’espérance. Au delà de la douleur, le regard est tourné vers l’avenir.
La victoire de Guernica
I
Beau monde des masures
De la nuit et des champs
II
Visages bons au feu visages bons au fond
Aux refus à la nuit aux injures aux coups
III
Visages bons à tout
Voici le vide qui vous fixe
Votre mort va servir d'exemple
IV
La mort cœur renversé
V
Ils vous ont fait payer la pain
Le ciel la terre l'eau le sommeil
Et la misère
De votre vie
VI
Ils disaient désirer la bonne intelligence
Ils rationnaient les forts jugeaient les fous
Faisaient l'aumône partageaient un sou en deux
Ils saluaient les cadavres
Ils s'accablaient de politesses
VII
Ils persévèrent ils exagèrent ils ne sont pas de notre monde
VIII
Les femmes les enfants ont le même trésor
De feuilles vertes de printemps et de lait pur
Et de durée
Dans leurs yeux purs
IX
Les femmes les enfants ont le même trésor
Dans les yeux
Les hommes le défendent comme ils peuvent
X
Les femmes les enfants ont les mêmes roses rouges
Dans les yeux
Chacun montre son sang
XI
La peur et le courage de vivre et de mourir
La mort si difficile et si facile
XII
Hommes pour qui ce trésor fut chanté
Hommes pour qui ce trésor fut gâché
XIII
Hommes réels pour qui le désespoir
Alimente le feu dévorant de l'espoir
Ouvrons ensemble le dernier bourgeon de l'avenir
XIV
Parias la mort la terre et la hideur
De nos ennemis ont la couleur
Monotone de notre nuit
Nous en aurons raison.
Paul Eluard, Cours naturel, 1938
Pour Paul Eluard, cette tragédie que fut le bombardement de Guernica serait l’occasion d’une prise de conscience, d’une victoire sur la barbarie.
Le bombardement de Guernica constitue la source d’inspiration d’une vaste production. Des témoignages d’Herman Kesten (Les enfants de Guernica, publié en 1939) et d’ Alberto Onaindia (Hombre de paz en la guerra, 1973) au surréalisme enflammé du long-métrage de Fernando Arrabal (L’arbre de Guernica (1975), la ville et son destin tragique sont vus comme la triste allégorie des divisions d’Espagne.
En 1987, le cinquantième anniversaire du bombardement donnait naissance de nombreuses créations artistiques basques¸ dont le projet de Nestor Basterretxea pour un monument en mémoire aux victimes. Mêlant l’image de l’arbre à celle d’une figure humaine les bras levés, la sculpture, figure de proue tendue vers l’avenir, synthétise le message de Guernica partagé entre douleur et espoir.
C’est cette même référence à Guernica, exhortation au souvenir pour que de tels drames n’aient plus jamais lieu, qui se retrouve dans de nombreuses prises de position contre la guerre, au Viêt-Nam, en Yougoslavie ou en Iraq, manifestant l’intemporalité et l’universalité du message de paix né des ruines de la cité basque.
2) Par rapport à Guernica de Picasso
Le tableau de Picasso eut un impact immense sur toutes les œuvres artistiques crées sur ce thèmes .
Dans le domaine musical, les partitions de Paul Dessau. C’est ainsi que, Paul Dessau, en exil à Paris, composa une œuvre dodécaphonique, Guernica, manière pour lui de marquer son opposition au régime. (1937) et Leonardo Balada (1966), traductions sonores du choc provoqué par ce tableau.
Dans l’univers du cinéma, où Alain Resnais (1949), Robert Flaherty(1949) et Emir Kusturcia (1978) analysent les différentes facettes de son pouvoir de dénonciation.
Enfin, dans la création picturale, de nombreux artistes ont reproduit, détourné, réutilisé et décliné les figures torturées du tableau Guernica pour en répercuter la puissance accusatrice.
De nombreux artistes basques y ont fait allusion. Parmi eux, Jorge Oteiza, à travers la sculpture s’est particulièrement intéressé au motif du cheval dans lequel il y voit une image totémique du peuple basque.
L’artiste est inconnu. Ce tableau se nomme aussi Guernica, c’est un aérosol sur mur fait à Bagnolet et c’est la transposition du thème de la toile de Picasso sur l'actuelle guerre en Iraq. Sa taille est de 3 mètres de haut et 7 mètres de large (proportions identiques au tableau original).
Guernica et le regard de Picasso
Outre cette filiation directe, le tableau de Picasso, exposé de 1939 à 1981 au Museum of Modern Art , –MOMA-, a profondément influencé toute une génération d’artistes new-yorkais, tels Arshile Gorky, Willem de Kooning, Robert Motherwell ou Jackson Pollock, jouant un rôle fondamentale pour l’apparition d’une nouvelle esthétique : celle des expressionnistes abstraits.
Illustration humoristique du dessinateur Quino.
Certains artistes utilisent Guernica pour provoquer et mettre en scène des sujets tabous, comme Les Cowgirls de Guernica par Beinart. Celui-ci a aussi peint Grade School Guernica qui dénonce la guerre grâce à la présence d’une violence cruelle.
Cet artiste est inconnu.
Manifestation autour d’une reproduction de Guernica.
 
Fragment de l’œuvre Guernica, de Gilimar Navarro. Artiste inconnu.
Huile sur toile de Gallardo.
Artiste inconnu.
Crónica del Guernica
Une manifestation avec l’utilisation de Guernica.
Peinture inspirée par Guernica de Palkata.
 
Artiste inconnu, collage inspiré par l’œuvre de Picasso.
Disney surreal, exposé au Smokebrush Gallery dans le Colorado.
José Joaquín Porras,
Autre vision de Guernica.
 Guernica, Guernica de l’ Equipo Crónica,
Des étudiants militent contre la guerre à New York.
« Génial! C'est le "Nouveau Guernica. » Cette œuvre va t'immortaliser! -Tu plaisantes! »
Page d’accueil du site des forces armées.
La fiancée de Guernica, en hommage à Picasso - Kimiko Yoshida.
En ce qui concerne les sculptures, voici une sélection des œuvres inspirées par Guernica:
 
A Manhattan, Anita Glesta a réalisé le projet publique Gernika/Guernica. Les membres des personnages de la toile de Picasso sont disposés devant le One Chase Manhattan Plaza, le célèbre gratte-ciel. L’artiste a réussi a allié l’art visuel et l’art sonore par le témoignage poignant d’un survivant au bombardement.
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