Gernikako arbola da bedeinkatua, Arbre béni de Guernica
Euskaldunen artean guztiz maitatua:
Aimé de tous les Basques
Eman ta zabal zazu munduan frutua. Donne et distribue ton fruit dans le monde entier
Adoratzen zaitugu arbola santua. Nous t’adorons, ô arbre saint !
Mila urte inguru da esaten dutera On dit qu’il y a environ mille ans
Jainkoak jarri zuera Gernikan arbola; Que Dieu planta l’arbre de Guernica
Zaude bada zutikan orain da denbora, Reste debout aujourd’hui et pour toujours
Eroritzen bazera arras galdu gera Car si tu tombes nous serons perdus
Ez zera eroriko arbola maitea, Mais tu ne tomberas pas, ô arbre bien-aimé
Baldin portatzen bada bizkaiko juntea Tant que le peuple de Biscaye se porte dignement
Laurok hartuko degu zurekin partea, Et tant que les quatre provinces feront partie
Pakean bizi dedin euskaldun jendea.
Et feront vivre le peuple Basque dans la paix
Betiko bizi dedin Jaunari eskatzeko Demandons au Seigneur qu’il vive pour toujours
Jarri gaitezen danok laister belauniko; Demandons-le tous à genoux
Eta bihotzetikan eskatu ezkero, Et demandons-le du fond du cœur
Arbola biziko da orain eta gero. L’arbre vivra aujourd’hui et pour toujours
Iparraguirre Balerdi
2) Le bombardement de Guernica
Entre le 17 et le 20 juillet 1936, les généraux Franco, Sanjurjo et Mola, dirigèrent une révolte militaire. Celle-ci partit du protectorat du Maroc, et gagna rapidement près de la moitié du territoire péninsulaire. La Guerre Civile avait commencé.
En octobre 1936 a été créée une unité aérienne spéciale, la Légion Condor, sous le commandement du général Hugo Speerle. Il est assisté du lieutenant-colonel baron Wolfram von Richthofen, cousin du «Baron rouge», un autre aviateur, héros de la Grande Guerre.
Forte de 6500 hommes, la Légion Condor comprend quatre escadrilles de 12 avions de chasse et de bombardement, trois escadrilles de six avions de reconnaissance, une escadrille de six hydravions et un groupe de 48 blindés. Cette unité offre aux pilotes de guerre allemands des stages d'entraînement intensif en situation de guerre réelle. C'est une manière pour eux de contourner le traité de Versailles de 1919 qui leur interdit de développer leur aviation de guerre.
Guernica, , était la seule ville qui se trouvait entre les positions de l’armée franquiste du Nord, dirigée par le général Mola, et son objectif militaire : la prise de Bilbao.
Un ultimatum est alors envoyé au gouvernement basque par le général Mola. Il a décidé, prévient-il, de « terminer rapidement la guerre dans le Nord », et il ajoute : « Si la soumission n’est pas immédiate, je raserai toute la Biscaye en commençant par les industries de guerre. »
A la suite de la retraite de l’armée basque après la chute de Durango et de Markina, la ville de Guernica possédait près de 7 000 habitants et plusieurs milliers de réfugiés qui se repliaient vers Bilbao.
Le lundi 26 avril 1937, jour de marché, à quatre heures et demi de l’après-midi, la première alerte pour annoncer l’arrivée d’avions ennemis fut le son des cloches de l’église. Puis, apparut la Luftwaffe dont les effectifs forment la Légion Condor : quatre escadrilles protégées par des avions de chasse italiens, procèdent au bombardement de la ville de Guernica en plusieurs vagues, à l’aide de bombes explosives puis de mitrailleuses et enfin, de bombes incendiaires. Après avoir lâché quelques 50 tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel vers 19h45.
« Le dimanche 26 avril 1937, comme tous les dimanches, était le jour du marché. A quatre heures et demi (16h30) les cloches sonnèrent pour annoncer un raid aérien. A cinq heures moins vingt, des Heinkel 111 apparurent et commencèrent à lancer des bombes et mitrailler les rues. Ils furent bientôt suivis par des Junker 52, que la guerre d'Espagne a rendu si tragiquement célèbres. Des gens se mirent à courir pour gagner la campagne. Les bombardiers les poursuivirent en les mitraillant ; des vagues d'appareils se succédant à vingt minutes d'intervalle lancèrent jusqu'à huit heures moins le quart des bombes incendiaires, d'un poids atteignant parfois 500 kilos, et des bombes explosives. Le centre du village fut complètement détruit et brûlé. Il y eut 1654 morts et 889 blessés. Cependant le parlement Basque et le chêne fameux ne furent pas touchés. Les faits, tels qu'ils sont rapportés ici, ont été attestés par toutes les personnes qui étaient présentes, y compris le maire de la localité. Le gouvernement basque les a confirmés, ainsi que tous les partis politiques, des anarchistes aux républicains. »,Hugh Thomas, La guerre d’Espagne
La dévastation fut complète : 70% de la ville fut détruite et brûla alors que d’éventuels objectifs militaire comme le pont de Rentaria et la fabrique d’armes Unceta et Cie, demeuraient intacts.
Ce bombardement a été longtemps considéré comme le premier raid de l'histoire de l'aviation militaire moderne sur une population civile sans défense.
Selon le journaliste britannique C. L. Steer, correspondant à l'époque du Times, 800 à 3 000 des habitants de Guernica périrent. Le chiffre donné par le gouvernement basque fait état de 1654 morts et de plus de 800 blessés.
Longtemps les nationalistes nièrent les faits, les rejetant sur les Basques, qui auraientaggravé la situation en incendiant la ville pour susciter l'indignation mondiale et ranimer l'esprit de résistance.
Le bombardement de Guernica fut le point de départ de la destruction progressive de la résistance du front républicain. Vinrent ensuite la chute de Bilbao, le départ en août du Gouvernement basque vers l’exil, et enfin la prise de Gijon en octobre, entraînant la disparition totale du Front du Nord.